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Article écrit par

Jérémie Béland, B.Sc., D.E.S.S.
Alexandre Labelle B.Sc. FLT HLC1

La population devient de plus en plus conscientisée à l’importance de l’alimentation et des bonnes habitudes de vie. Toutefois, il est parfois difficile de se retrouver avec toutes les nouvelles diètes et les modes alimentaires. Beaucoup d’entre vous ont de nombreuses questions comme :

  • Qu’est-ce qu’une bonne alimentation?
  • Est-ce bon et/ou nécessaire de manger biologique?
  • Est-ce bon de manger du gras?
  • Est-ce que manger de la viande est bon?
  • D’où provient ma viande?

Dans cet article, nous adresserons particulièrement le bœuf.

Les différences dans l’alimentation du boeuf

Vous vous dites peut-être que le steak de bœuf que vous mangez tous les vendredi soir provient d’une belle créature bovine, libre dans les prés, se régalant d’herbe et de foin dans son pâturage. La vérité est que la majorité des bœufs de nos jours vivent dans de géantes usines à viande, entassé un à côté de l’autre, sans espace pour bouger beaucoup. Ils sont nourrit ou gaver aux grains afin de les faire grossir plus et sont injecter d’hormones et d’antibiotiques pour accélérer leur croissance.

Il faut savoir qu’il y a une grande différence entre le bœuf nourri à l’herbe et le bœuf nourri aux grains. Aussi, faites attention à ce que votre viande provienne de bœuf nourri à l’herbe, finit à l’herbe et biologique, donc sans hormones et sans antibiotiques, et idéalement élevés en pâturage.

L’idéal reste donc de savoir d’où provient votre viande et d’aller rencontrer les producteurs. Vous verrez la différence entre ce type de viande nourri à l’herbe et le bœuf nourri aux grains dans cet article.

Différences nutritionnelles de la viande

Les substances sont concentrées dans les tissues et ainsi, ce que l’animal mange, l’humain le mange par le fait même. Il faut donc faire attention à ce que l’on donne à manger et ce que l’on injecte aux animaux que l’on mange, puisque cela à un effet direct sur notre santé.

Vitamines et minéraux

Le bœuf, lorsqu’il est nourri à l’herbe, est une source dense de nutriments comme les acides aminés essentiels (protéines), vitamine A, B6, B12, D, E et de pleins de minéraux comme le fer, le zinc et le sélénium. Les lipides/gras du bœuf aident à absorber les vitamines liposolubles, c’est-à-dire les vitamines qui sont transportées par les gras (vitamines A, D, E, K). La viande de bœuf nourri à l’herbe est typiquement moins grasse que la viande de bœuf nourri aux grains. Il est intéressant de noter que le contenu en cholestérol est similaire aux autres viandes : bœuf 73; porc 79; agneau 85; poulet 76; dinde 83 mg/100 g.

La concentration de vitamine E est plus élevée pour le bœuf fini à l’herbe que ceux qui sont nourris aux grains. Le bœuf nourri à l’herbe contient aussi plus de glutathion, un puissant antioxydant, de vitamine A/bêta-carotène et de vitamine E/alpha-tocophérol. La vitamine A/bêta-carotène donne une couleur plus jaunâtre/orangée aux lipides de la viande de bœuf nourri à l’herbe, ce qui est une bonne chose pour la santé.

Contenu en gras

Parmi les gras qu’on retrouve dans le bœuf, le ratio des oméga-6 (n-6) par rapport aux oméga-3 (n-3), qui devrait être entre 1 :1 à 4 :1 (n-6/n-3) dans l’alimentation générale, est de loin favorable pour le bœuf nourri à l’herbe où le ratio moyen de n-6/n-3 est de 1,53 par rapport au bœuf nourri aux grains où le ratio moyen de n-6/n-3 est de 7,65. L’alimentation américaine typique contient de 11 à 30 fois plus d’oméga-6 que d’oméga-3! Cela fait une énorme différence puisqu’une alimentation riche en oméga-3, plus spécifiquement les EPA et DHA, joue un rôle crucial dans la prévention d’athérosclérose, de crise cardiaque, de dépression et de cancer.

On sait qu’une alimentation riche en oméga-3 est anti-inflammatoire alors qu’une alimentation riche en oméga-6 est pro-inflammatoire. Une alimentation pro-inflammatoire peut amener à de l’inflammation systémique chronique, à l’obésité et au développement de maladies chroniques.

Pour en apprendre plus sur les oméga-3, consulter notre article; Tout savoir sur l’huile de poisson et les oméga-3

Pour en apprendre plus sur l’inflammation, consultez notre article ; Inflammation, obésité & maladies!

Expérience culinaire

Pour ce qui est de la cuisine, l’odeur et le goût du bœuf nourri à l’herbe seront légèrement différents. Aussi, à cause de la plus grande concentration d’acides gras polyinsaturés, le temps de cuisson du bœuf nourri à l’herbe sera réduit. Ce bœuf a tendance à être avoir une viande plus maigre également, si on compare la même coupe de viande à un bœuf nourri aux grains. Si vous optez pour de la viande de qualité nourrie à l’herbe, il se peut que vous remarquiez le changement de goût… et le changement pour votre santé également! Que voulez-vous de plus? N’hésitez pas à changer pour de la qualité!

 

Agriculture durable

L’élevage de bœuf en liberté, nourri à l’herbe, sans antibiotique et sans hormone promeut une conscience écoresponsable.

Nourrir les bœufs, qui sont à la base des mammifères herbivore, donc sensé se nourrir d’herbe, avec des grains est aberrant. On nourrit ces bêtes principalement de maïs, un des grains les plus génétiquement modifié au monde, et en réponse à cette alimentation qui ne leur convient pas, elles développent des maladies. Pour soigner ces maladies, on doit injecter plusieurs médicaments à l’animal qui altère la qualité de la viande en plus d’aller à l’encontre de son bien-être.

Les antibiotiques sont faits pour tuer les bactéries ou empêcher leur croissance. Présentement, 70% des antibiotiques utilisés aux États-Unis sont pour les animaux élevés en usines.

Selon l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé)

« Dans l’agriculture et l’élevage, on a recours à des quantités très importantes d’antibiotiques pour accélérer la croissance et prévenir les infections chez les animaux, et l’effet combiné de ces facteurs sur l’environnement et sur notre santé est énorme. »

Produire une livre de bœuf nourri à l’herbe demande 1 020 gallons d’eau. Produire une livre de bœuf d’usine nourri aux grains demande 2 500 gallons d’eau.

 

Références

Daley et al.: A review of fatty acid profiles and antioxidant content in grass-fed and grain-fed beef. Nutrition Journal 2010 9:10.

McAfee et al. : Red meat from animals offered a grass diet increases plasma and platelet n-3 PUFA in healthy consumers. British Journal of Nutrition. 2011. 105,80-89

  1. Van Elswyk et al. : Impact of grass/forage feeding versus grain finishing on beef nutrients and sensory quality: The U.S. experience. Meat Science 96. 2014. 535-540.

Que faire contre les bactéries résistantes dans la chaîne alimentaire?
http://www.who.int/bulletin/volumes/93/4/15-030415/fr/